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CERCUL MILITAR NAŢIONAL
dant les dernières décennies, le savoir-faire et le sens
artistique de grands architectes roumains et étrangers
ont enrichi la Roumanie”.
Le 15/28 août 1916, après deux années de neutra-
lité, la Roumanie est entrée dans la Première Guerre
mondiale à côté de l’Entente. Après un début enthou-
siaste, l’armée roumaine a subi une série de défaites
sur le front du Danube et sur le front des Carpates. Le
6 décembre, les troupes des Puissances centrales ont
occupé la ville de Bucarest. Antérieurement, la famille
royale, le Parlement, le gouvernement, beaucoup
d’hommes politiques et d’intellectuels, ainsi qu’une
partie de la population aisée avaient abandonné
la capitale, se dirigeant vers la ville moldave de Iaşi.
Dans ces conditions, le Cercle Militaire des officiers de
la garnison de Bucarest a interrompu ses activités.
Le palais, un bâtiment imposant, mais inachevé,
a attiré l’attention du commandement allemand d’oc-
cupation, commandé par le général August von Mac-
kensen. L’édifice a été d’abord transformé en prison
pour les Roumains capturés par les troupes des Puis-
sances centrales. Selon Alexandru Marghiloman, diri-
geant politique conservatoire resté dans la capitale,
le nombre des prisonniers enfermés dans le bâtiment
du Cercle Militaire s’élevait à 700-800, parmi lesquels
quelques officiers. Une partie des prisonniers du Cer-
cle Militaire a été transférée dans le camp de Săveni,
département de Ialomiţa.
Comme mesure de pression sur le gouvernement
roumain de Iaşi, les autorités d’occupation ont égale-
ment arrêtés des notables politiques restés sur le ter-
ritoire provisoirement occupé, qui ont été enfermés
dans le bâtiment du Cercle Militaire. En août 1917, la
plupart des arrêtés de l’hôtel „Imperial” ont été libé-
rés et les autres ont été transférés au Cercle Militaire.
Après la conclusion de la paix séparée avec les Puis-
sances centrales de Buftea-Bucureşti (le 7 mai 1918), la
prison du Cercle Militaire a été supprimée.
Pendant les deux années d’occupation, le bâti-
ment a été également le siège du principal corps de
garde de la ville de Bucarest (Hauptwache), formé de
presque 400 militaires dotés d’armement approprié, y
compris lourd. Sur l’esplanade du Cercle Militaire, les
canons et les mitrailleuses veillaient sur le maintien de
l’ordre. L’esplanade était aussi le lieu préféré pour les
cérémonies organisées par l’armée allemande, com-
me la revue militaire du 27 janvier 1918, l’anniversaire
de l’empereur allemandWilhelm II.
Le 12 novembre 1918, après la conclusion de l’ar-
mistice entre les puissances de l’Entente et l’Allema-
gne, les troupes allemandes ont quitté la ville de Bu-
carest non sans conflits avec la population locale dans
de différents lieux de la capitale, y compris au Cercle
Militaire. Quelques jours après, le 18 novembre/1
décembre, la famille royale et le gouvernement sont
revenus en Bucarest, leur arrivée occasionnant une
manifestation grandiose de la part des habitants de
la ville. Le palais du Cercle Militaire, édifice imposant,
mais inachevé, a été un témoin silencieux des événe-
ments. Paradoxalement, c’était la présence allemande
qui l’avait profondément inscrit dans la conscience
des Bucarestois.
Le retour des autorités roumaines en Bucarest et la
normalisation graduelle de la vie économique, sociale,
politique et culturelle du pays ont fait que le Cercle
Militaire des officiers de cette garnison entame éga-
lement une nouvelle étape de développement. C’était
impérieusement nécessaire que l’institution reprenne
l’activité et que la construction du palais soit achevée.
Pendant les premières années d’après la guerre, le
problème de l’achèvement de la construction du pa-
lais était parmi les plus accablants. Lors de la réunion
du 22 février 1919, le Comité de direction a proposé
