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CERCUL MILITAR NAŢIONAL
qui avait été situé sur Calea Victoriei, au carrefour avec
le boulevard Regina Elisabeta. Comme le proprietaire
était le ministère de l’Agriculture et des Domaines, le
terrain ne pouvait pas être obtenu sans l’approbation
des deux chambres du parlement.
Les efforts de la direction du Cercle Militaire et des
officiers de la garnison de Bucarest ont ultérieurement
visé cet objectif.
Un projet de loi concernant le transfert du ter-
rain a été voté et adopté par le Sénat en 1897 et par la
Chambre des Députés en 1898, le retard étant provo-
qué par des questions politiques.
La Loi no. 1461 du 5 avril 1898, promulguée par le
roi Carol I, autorisait le ministère des Domaines à céder
gratuitement au ministère de la Guerre, pour le bâti-
ment du Cercle Militaire, le terrain situé entre le boule-
vard Regina Elisabeta et la rue de Sărindar.
L’octroi du terrain pour le futur palais a été une
grande victoire pour le Cercle Militaire, pour l’élite mi-
litaire du pays. Le lieu destiné à la construction réunis-
sait toutes les conditions concernant l’emplacement
d’une telle institution; en outre, il avait une importante
signification historique et religieuse: là bas, pendant
quelques siècles, le monastère de Sărindar, fondé par
le prince Matei Basarab (1632-1654), avait veillé sur la
vie de la cité.
En mai 1898, l’assemblée générale des officiers de
la garnison de Bucarest, membres du Cercle Militaire,
convoquée par le général Eraclie Arion, commandant
du 2
e
Corps d’armée, a décidé l’élection d’une com-
mission qui devait organiser un concours pour le pro-
jet du palais et trouver les ressources financières né-
cessaires, compte tenu du fait que le cercle était une
organisation privée des officiers.
Cinque projets ont été déposés au concours éta-
bli pour le deuxième semestre de l’année 1898. Au dé-
but de l’an 1899, les projets ont été présentés dans les
salles de l’Athénée roumain. La commission a choisi
comme étant le meilleur le projet de l’architecte Dimi-
trie Maimarolu (le projet „luxe”).
Ensemble, l’architecte et la commission ont éla-
boré le devis général des frais, en planifiant le début
des travaux pour 1900. Mais les problèmes financiers
ont été plus compliqués qu’on pensait à cause de la
crise économique du début du XXe siècle.
Après d’amples discussions parmi les militaires de
Bucarest, la question a été reprise en 1910. Un rôle dé-
cisif a eu Nicolae Filipescu, ministre de la Guerre dans
le cabinet conservatoire dirigé par Titu Maiorescu. Au
début de l’an 1911, par un arrêté, ce ministère a offert
au Cercle Militaire une donation pour que les travaux
de construction soient entamés.
Grace à ce soutien, en 1911, l’entreprise Blekman-
Moscovici, l’une des plus grandes et renommées à
l’époque, a commencé à travailler à la fondation. Les
travaux se sont difficilement développés, à cause des
disputes entre l’architecte et la commission désignée
par le Cercle Militaire, mais aussi à cause des caracté-
ristiques du terrain. Vers la fin de l’an 1915, le bâtiment
était pratiquement achevé, mais les aménagements
intérieurs n’étaient pas terminés et le mobilier devait
encore arriver de Paris, étant commandé à la compa-
gnie„Maple”.
Pour la construction du palais, on a dépensé, dans
la période 1911-1916, 2.760.881,03 lei, une somme
très grande pour ce moment-là. Le palais du Cercle
Militaire était déjà devenu un repère urbanistique de
la capitale. Le printemps de l’an 1916, la publication
„Gazeta Ilustrată”, sous le titre „Le Joyau de la capitale
– le Palais du Cercle Militaire”, notait que le nouvel édi-
fice, dont l’inauguration était prévue pour l’automne
du même an, portait un nom plus approprié, „le joyau
architecturale du pays”, parce qu’il était „le plus beau,
le plus imposant de tous les palais avec lesquels, pen-