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CERCUL MILITAR NAŢIONAL
enrichissement du fond de livres; initiation de projets
visant à augmenter la fonctionnalité de l’édifice, etc.
La période de l’entre-deux-guerres, où les statuts
du Cercle Militaire n’ont pas subi des changements
majeurs et son activité s’est élevée du point de vue
qualitatif et quantitatif, en est une référence dans l’his-
toire de l’institution. Mais, pendant la Seconde Guerre
mondiale, le régime du maréchal Ion Antonescu a
initié une réforme radicale de l’institution des cercles
militaires.
Le 28 février 1942, le maréchal Ion Antonescu a
promulgué la Loi no. 158 pour l’organisation„de laMai-
son des Cercles Militaires des Officiers de Roumanie”.
L’institution, une nouveauté dans l’ensemble de l’or-
ganisation militaire, possédait la qualité de personne
juridique et fonctionnait sous le contrôle du ministère
de la Défense nationale, son siège se trouvant à Bu-
carest. Le but de cette maison était d’organiser et de
maintenir dans toutes les garnisons permanentes du
pays des cercles militaires, des foyers et des maisons
de repos pour les officiers. Il y avait deux catégories de
membres, de droit et agréés. Tous les officiers d’active
de l’armée roumaine avaient la qualité de membres de
droit et les agréés étaient les officiers en réserve pro-
venant d’active, qui acceptaient de payer une cotisa-
tion mensuelle.
Le Cercle Militaire de Bucarest est entré sous la
gestion de la „Maison de l’Armée”, qui a réalisé, entre
1942 et1943, d’amples travaux de réparation du bâti-
ment. Le palais a résisté tant au grand tremblement
de terre de la nuit du 10 novembre 1940, comme aux
bombardements anglo-américains et allemands de
1944.
Après le 23 août 1944, pendant que le pays était
occupé par les Soviétiques et le communisme enta-
mait son installation en Roumanie, l’activité des cer-
cles militaires a connu des changements significatifs.
Le 22 octobre 1947, le ministère de la Défense
nationale a mis en circulation les „Normes générales
pour organiser, commander, administrer et exploiter
les cercles militaires” (Ordre no. 586602), un document
qui a réuni dans une institution unique les cercles mi-
litaires des officiers et des sous-officiers, qui avaient
fonctionnés en tant que séparés. Une telle formule,
obtenue par l’union de deux institutions, avait le but
de rompre la tradition et de montrer qu’il s’agissait
de „l’armée du peuple”, en préparant également son
processus de communisation. Par l’arrêté ministériel
no. 161 de 1949, les cercles militaires ont été suppri-
més, étant remplacés par des maisons de l’armée de
garnisons, institutions destinés aux officiers, aux sous-
officiers, aux engagés civils et aux familles de toutes
les catégories mentionnées. Elles dépendaient des
adjoints politiques des commandants de garnison. Le
document précisait que, dans la ville de Bucarest, l’ins-
titution a le nom de„Casa Centrală a Armatei” (Maison
Centrale de l’Armée), le palais en étant son siège.
La nouvelle institution a été, comme d’ailleurs
l’entière armée et société roumaines, fortement poli-
tisée, son activité étant strictement contrôlée par des
organes politiques. Une expression de cette réalité a
été l’effacement ou le remplacement de certains sym-
boles du palais, qui rappelaient la tradition nationale:
l’effigie du roi Ferdinand et celle de la reine Maria, de
la Salle de marbre, ont été couvertes; ils ont essayé
d’enlever les caryatides; le mobilier de la Salle maure
a perdu les armoiries royales; beaucoup d’espaces ont
reçu d’autres noms.
Malgré l’idéologisation totale, des segments de
l’activité de la Maison Centrale de l’Armée ont accom-
pli les besoins des cadres militaires. Tout d’abord, il y
a eu l’organisation des cours de langues et des stages
de mise en valeur du sens artistique des militaires et
des civils (peinture, musique, danse, etc.). En certaines